Une femme à l'Elysée ?
Le candidature al femminile alle Presidenziali in Francia
C’est une question à laquelle les Français ont déjà répondu l’année dernière par un sondage (Harris Interactive). Il semblerait que 71% des Français souhaitent qu’une femme soit élue à l’Élysée d’ici 2030, tandis que seulement 57 % pensent que c’est une situation probable. Environ 15% des Français estiment donc que ce n’est pas encore pour demain ! Et pourtant parmi les candidats qui se sont déjà déclarés, une vingtaine à ce jour, il y a au moins 8 femmes, parmi lesquelles priment et accaparent toute l’attention des médias Marine Le Pen, députée qui a quitté la direction du Rassemblement national pour entrer en campagne électorale et Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris.
Et toutes les deux ont annoncé le même dimanche, le 12 septembre, pour être précis, leur candidature à la présidence. De quoi rendre cette campagne très médiatisée. Détail significatif, la première a choisi comme théâtre de sa déclaration la ville de Fréjus, dans le Sud de la France, tandis que la deuxième a préféré celle de Rouen, dans le Nord.
Mais quelle chance auront ces deux dames ? Rappelons que jusqu’ici, deux femmes seulement sont parvenues au deuxième tour des présidentielles,
Ségolène Royal en 2007 et Marine Le Pen en 2017, sans pour autant réussir à conquérir l’Élysée. Et enfin Edith Cresson, la seule femme qui a été nommée Premier ministre, en 1991, par le président François Mitterrand n’a malheureusement pas dépassé le cap d’une année en fonction (15 mai 1991 - 2 avril 1992).
Pour revenir à la question de fond, François Kraus, directeur des études Politique-Actualité à l’Ifop, signale : « Il y a souvent une prime aux choix des candidats masculins qui, dans l’inconscient collectif, représentent une forme d’autorité, de charisme, de logique de puissance moins associée à la féminité. Mais c’est quelque chose de difficilement avouable ». Dans ses mots il y a comme un reliquat de monarchie, on désigne un roi et pas une reine, cette dernière éventualité n’était d’ailleurs pas prévue par la prétendue loi salique.
Il y a quatre ans, un autre sondage attribuait à 69 % des Français l’opinion selon laquelle leur société est marquée par une empreinte patriarcale malgré le lancement du mouvement “Met00#” la même année.
On signale encore parmi les candidatures féminines, celle de Nathalie Arthaud, Lutte ouvrière, candidate aux dernières élections régionales, qui se présentera pour la troisième fois à l'élection présidentielle, ainsi que celle de la maire de Tilloy-lez-Marchiennes (Nord) Marie Cau , d'Hélène Thouy pour le parti animaliste, de Clara Egger pour porter un programme centré sur la mise en place d’un Référendum d'initiative citoyenne (RIC), de l'ancienne figure des Gilets jaunes Jacline Mouraud et enfin celle de Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France qui veut “restaurer la fierté française".
Mais d’ici le 10 avril - pour le premier tour - et le 24 avril - pour le second -, si aucun des candidats ne parvient à obtenir la majorité requise des voix, un grand nombre d’événements peut encore modifier le paysage politique et l’enjeu déclenchera certainement toutes les stratégies possibles ! Affaire à suivre !
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