Si le Carnaval en Europe est une fête, en Guadeloupe il prend une ampleur invraisemblable pour sa durée, le nombre de ses manifestations, la joie et la musique. Certains savants font remonter cette tradition à la nuit des temps, en la rattachant à des rites religieux communs aux populations agraires tandis que d’autres préfèrent y voir une origine catholique et italienne. En effet c’est chez nous, qu’au Moyen-âge, les catholiques bannissaient tout aliment à base de viande pour respecter l’austérité du Carême. En italien ils appelaient cette coutume « carnelevare » ce qui aurait donné origine au mot contracté « carnevale ». Les autres pays européens les auraient imités ! Quoi qu’il en soit, le Carnaval antillais est spécial ! Tout d’abord parce qu’il commence en janvier, le dimanche de l’Épiphanie et se termine le mercredi des cendres. Cette année, donc, il a lieu du 8 janvier au 1er mars. Ensuite, ce Carnaval tropical est particulier car il a marqué la revendication des esclaves africains contre les colons, les seuls au début à fêter le Carnaval. D’où le côté grotesque des masques qui tournaient en dérision les dominateurs, en affichant le casque colonial et la couleur kaki, soulevant parfois l’irritation des préfets qui y voyaient une attitude irrespectueuse. Le vocabulaire aussi du « kannaval », comme les Antillais appellent le Carnaval, nous renvoie à une interprétation tout à fait personnelle de la part de cette population d’origine africaine. Elle y a rajouté un côté effrayant, voire monstrueux de certains personnages appelés « Mass ». Ce mot désigne une personne ou un groupe défilant en marge du défilé officiel ainsi que le costume d’un personnage traditionnel du Carnaval antillais. Par exemple, le « Mass a lan-mò », ou masque de la mort, est souvent drapé de blanc ou de noir et porte un masque funéraire. Un autre personnage, toujours présent, est le roi « Vaval », diminutif créole de Carnaval. Comme chez nous, il représente toutes les difficultés de l’année à peine écoulée et il sera incinéré le mercredi des cendres face à une grande foule, ce qui rappelle de près le Carnaval de Nice où chaque année le roi est incinéré sur la plage sous les feux d’artifice.
Découvrez dans C'est clair! le Carnaval de la Guadeloupe. Le manuel C'est clair! décline pour chaque année les compétences culturelles à travers des dialogues, vidéos tournés à Paris, des pages de culture générale sur la France, La France se raconte ou sur le monde des ados français, Les ados se racontent. C'est clair! niveau 3 a également des leçons entières consacrées à la civilisation, avec des reportages vidéos à l'appui. Enfin, C'est clair! est accompagné d'un livret de civilisation, Côté culture.
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