La sensibilité durable

In un’epoca caratterizzata dall’instabilità e dall’incertezza, come ha ben messo in evidenza il Professor Balboni nella seduta plenaria del convegno LANG del 31 marzo scorso, risulta fondamentale sviluppare nei giovani quelle competenze di forte umanesimo, quali la tolleranza, l’apertura verso l’altro e la condivisione che possano favorire una coesistenza civile e armoniosa.

Le but de tous les enseignants est de sensibiliser leurs élèves au respect de toutes les formes de vie. C’est là le fondement à la base d’une coexistence civile, soucieuse de préserver la vie dans tous ses aspects car modifier cet équilibre fragile pourrait nous coûter cher. Mais par où commencer? Comment partager ces réflexions sans tomber dans un discours stérile? Quelles pratiques proposer sans tomber dans la banalité du robinet ouvert avec l’eau qui coule?

Quelques pistes ont été proposées dans l’atelier sur « L’éducation civique élargie », car au fond tout notre enseignement, qu’on le veuille ou non, tourne autour de ce thème, même quand on introduit un poème en alexandrins.

Pour mieux faire comprendre aux élèves le concept de formes de vie, nous vous conseillons une approche qui bouleverse les catégories traditionnelles qui posent à la base de la pyramide des êtres le règne minéral suivi du règne végétal puis du règne animal pour arriver enfin à l’homme qui trône au-dessus de ces trois univers. La science nous démontre désormais que cet anthropocentrisme est faux. Nous tous, êtres vivants, nous avons un seul et unique ancêtre commun, une protéobactérie apparue il y a 3,8 milliards d’années, appelée «Dernier Ancêtre Commun Universel» (DACU). Or, il est évident, qu’à partir de cette considération, nous sommes tous sur le même plan d’égalité.

Finie l’image de l’homme qui règne sur le monde animal, le monde végétal n’étant même pas en cause. Ce n’est pas facile de sentir comparé à un arbuste ou à un buisson, on se sent plus proche d’un animal, mieux encore d’un mammifère! Voici le début de ce voyage incroyable à la découverte du vivant placé au cœur du monde végétal. Pour étonner nos élèves, on peut apporter en classe une petite plante, la mimosa pudica qui ferme ses petites feuilles au contact. Un exemple foudroyant de réaction immédiate à un danger. Il faut étonner et surprendre nos élèves pour susciter leur curiosité et les amener petit à petit à comprendre et aimer ce monde silencieux et pourtant sensible. Il n’est pas indispensable de prévoir des visites dans des serres ou autres lieux, il suffit de jeter un coup d’œil par terre sur le parcours habituel de la maison à l’école pour trouver des exemples de survie en plein centre urbain d’espèces sauvages, le plantain surtout (en italien «la piantaggine»), utilisé dans le passé comme médicament. Pour passer à une deuxième étape, on peut proposer de documenter ces observations en photographiant les végétaux pour chercher ensuite de leur donner un nom et trouver des détails sur leur cycle de vie sans oublier les curiosités! On peut, ultérieurement, proposer la création d’un herbier personnel ou de classe. Vous verrez vos élèves devenir de petits détectives hyper actifs!

Sensibiliser les élèves au monde animal est plus facile, les associations de défense et de protection des animaux, chiens, chats, abeilles, dauphins, baleines, lions, tigres etc. ne manquent pas avec toutes leurs suggestions et invitations à participer à des actions de sauvegarde!

Mais dans tout cela n’oublions surtout pas d’éduquer au respect de l’homme, au respect de ceux qui ont des difficultés ou tout simplement qui n’osent pas s’ouvrir aux autres, ou qui ont été blessés par des comportements indiscrets, sans parler de situations graves où des jeunes sont victimes de la violence physique ou psychologique.

Des pistes de sensibilisation et de réflexion nous sont offertes par de nombreux écrivains contemporains dont les livres enrichissent sans cesse la littérature de jeunesse. Des projets, comme «Lire Ados», un atelier de lecture créative pour les adolescents créé par Chiara Ramero en 2012 en collaboration avec l’Alliance française de Cuneo, permettent aux élèves de collège aussi de partager des expériences de formation à travers des œuvres de jeunesse de genre varié (contes, romans, bandes dessinées, poèmes, etc.).

De plus, étant donné que la littérature est perçue comme un miroir de la société (car les livres pour la jeunesse s’intéressent eux aussi aux thèmes et aux sujets qui touchent la vie des lecteurs et les problématiques actuelles), cette approche offre une incontestable composante supplémentaire pour la formation des élèves. En effet, à travers la littérature pour la jeunesse on peut aisément aborder des thèmes comme la solidarité, la tolérance, l’amitié, l’inclusion, la coexistence pacifique et l’acceptation.

On vous propose des œuvres qui, parmi d’autres, ont déjà largement fait l’objet d’ateliers en classe au niveau du collège:

  • Babel ma belle, de Laurent Contamin, c’est l’histoire de Rémi qui a perdu son ami Sahil et fait tout pour le retrouver
  • les aventures de la Famille Toucouleur, de Yann Mens, racontent l’histoire d’une famille française où les quatre enfants, une Malienne, un Belge, un Indien, une Colombienne, ont été adoptés. Voici les titres de cinq petits romans: À table Président, Tout le monde au poste, C’est ma chambre, À bas la vaisselle et Ce soir y a match
  • La bande à Tristan, de Marie-Aude Murail, et J’aime/je déteste le français, de Bernard Friot, offrent au lecteur un aperçu de la vie enfantine et adolescente, entre amitié, rivalité, épreuves et vie de classe
  • La valise oubliée, de Janine Teisson, voit le protagoniste, Johan, qui fait du théâtre, se retrouver un jour jouer une pièce dans un hôpital pour enfants handicapés ou gravement malades. Et cette expérience lui changera la vie.

Pour les élèves de Terza media on vous propose en particulier:

  • J’aime pas le lundi, de Jérôme Lambert, qui raconte la rivalité et ensuite l’amitié entre Lucien et Fatou
  • Jours de collèges, de Bernard Friot, où l’auteur évoque l’univers du collège à travers des histoires fortes racontées par les collégiens eux-mêmes. Par exemple, dans Fausse note, un professeur de musique tyrannise ses élèves, dans Marque, une bande de collégiens crée une marque de vêtements, dans Foulard, Samira refuse d'enlever son foulard, dans Accident un bouc émissaire trouve la mort.

Enfin, pour terminer, on vous propose un texte poétique très original, Cent haïkus pour le climat, de Laurent Contamin, afin de développer l’éducation au climat, à la citoyenneté en général et à la vie ensemble.

Referenze iconografiche: New Africa / Shutterstock

Manuela Vico e Chiara Ramero

Manuela Vico a enseigné dans différents lycées (lycée linguistique, classique, agricole et commercial). De plus elle a tenu des cours pour adultes et étudiants de la «Scuola di Amministrazione Aziendale» de Turin où elle était également responsable de l’organisation des stages en France. Elle a été aussi chargée des cours de français à la Faculté d’Économie et Commerce. Elle est parmi les membres fondateurs de l’Alliance française de Cuneo, dont elle est la présidente. Elle est formatrice et collabore avec la maison d’édition Sanoma Italie. Elle est co-auteure de manuels scolaires, parmi lesquels Quelle chance et Objectif Esabac, et de Histoire de France en poche publiés par LANG Edizioni. Elle est journaliste.

Chiara Ramero est docteure en Langue et littérature françaises et professeure certifiée de Lettres modernes. Elle enseigne à l’Université Grenoble Alpes et collabore avec l’Alliance française de Cuneo, où elle coordonne et anime depuis plusieurs années l’atelier de lecture créative «Lire Ados». Ses recherches s’intéressent à la littérature française, en particulier de jeunesse, et à la didactique de la littérature dans les contextes francophone et allophone. Elle est également formatrice et auteure.