Citoyenneté active

Pour devenir des citoyens libres, responsables et engagés

Per crescere come veri “cittadini del mondo”, liberi, responsabili e socialmente attivi, la scuola rappresenta un momento imprescindibile nella formazione dei giovani.

Le parcours citoyen vise à faire comprendre à l’élève le sens de la citoyenneté et lui donner l’envie de l’exercer pleinement pour devenir un citoyen libre, responsable et engagé, habitant d’une planète commune.

Le thème de la citoyenneté a pris une telle ampleur et importance dans le système éducatif au niveau européen qu’elle constitue une des 8 compétences clés sélectionnées par l’Union Européenne « Compétences interpersonnelles, interculturelles et compétences sociales et civiques ». En effet il existe toute une vaste gamme de dossiers et de propositions portant sur la « Citoyenneté européenne ». À l’heure actuelle, elle a gagné les premières places dans les programmes de beaucoup de pays européens. Toutefois, selon les pays, elle change de nom, au Luxembourg, par exemple, on l’appelle « Vie et société » en donnant un poids significatif au côté institutionnel de l’organisation sociale et politique.

En Italie, elle faisait déjà partie du document « Indicazioni nazionali e nuovi scenari » publié en 2018 par le « Ministero della Pubblica Istruzione » où elle était citée sous le nom de « Educazione alla cittadinanza e alla sostenibilità ».

Nouveauté pour l’année scolaire 2020 – 2021 cette matière, qu’on appelait traditionnellement l’Educazione civica, a été renforcée par le ministère qui a voulu en élargir le domaine en l’appelant « Costituzione, sviluppo sostenibile e cittadinanza digitale ».

Mais ce n’est pas le seul changement car elle est devenue une matière transversale au niveau de l’école primaire, des collèges et des lycées où tous les enseignants de toutes les matières sont appelés à apporter leur pierre au grand bâtiment de l’ancienne éducation civique. La circulaire précise l’obligation de 33 heures d’enseignement au total, montant horaire qui est partagé parmi tous les enseignants de la même classe.

Il est vrai que les enseignants de français, en abordant la civilisation, opéraient déjà le choix de présenter la citoyenneté devenue chez nos cousins français un « must » bien avant nous. Et ils ont payé douloureusement, tout récemment, leur tribut de sang à cet enseignement capital dans la formation des jeunes.

En pratique en Italie, l’enseignant de français au niveau collège comme au niveau lycée, doit prévoir entre une ou deux heures par quadrimestre dans son programme curriculaire. Le problème, étant donné l’ampleur de la matière qui peut aller de la correcte alimentation à l’environnement jusqu’à la protection des données dans l’utilisation des réseaux sociaux, c’est de bien choisir la perspective en harmonie avec les autres enseignants appelés eux-aussi à la même tâche. À part le contenu, l’approche aussi compte, car, s’il est vrai que la langue reste le système véhiculaire, les élèves, comme les enseignants, ont bien la sensation de s’éloigner d’un pas de la matière habituelle. Le seul conseil de taille c’est, comme d’habitude, d’impliquer notre public, d’éviter un ton sentencieux ou paternel. Mais comment s’y prendre ? Encore et toujours par le jeu, la grande voie que la nature nous montre dans l’éducation des petits ! Un jeu qui se base sur la coopération pour atteindre le but devient tout de suite un apprentissage du partage et de la coopération, sans besoin d’aller plus loin !

Une piste pour aborder le thème au début pourrait être une simulation. On devrait partager la classe en groupes de 4 ou 5 élèves au maximum, puis on pourrait leur fournir une base en carton des mêmes dimensions pour tous les groupes de façon que le départ soit obligatoirement le même pour tous. Enfin on pourrait leur demander d’apporter le jour prévu, des éléments tous pareils et indifférenciés de « Lego® ». Enfin on donne les consignes :

Créer sur la base de carton donnée, en utilisant les pièces de Lego apportées par les élèves, leur ville idéale qui tienne compte des besoins de la communauté. Le groupe qui arrive à mieux tenir compte des besoins d’une communauté civile dans la vie quotidienne en disposant le plus de bâtiments utiles à la communauté en tenant compte des besoins d’une vie sociale partagée sera le gagnant. Pour ce faire on peut donner 40 minutes au total en précisant que, avant de se jeter dans la réalisation de sa propre ville idéale, il faut réfléchir aux besoins de la communauté, prévoir les bâtiments ou institutions, mais aussi en même temps créer les quartiers, définir les rues mettre les panneaux de signalisation etc. Comment compter les points une fois les villes créées ? Tout d’abord on fait la liste des bâtiments d’utilité commune, ce qui permet une bonne révision du lexique de la ville. On peut écrire au tableau la liste par chaque groupe :

Groupe 1
L’hôpital
La Mairie
La bibliothèque
La pharmacie
Groupe 2
La banque
La salle des jeux
Le musée
L’école
Groupe 3
La gare
L’assurance
L’hôpital
L’église ou autre lieu de culte
Groupe 4
Les urgences
La pharmacie
La pompe à essence
L’école

Donc on décide de donner 2 points pour les bâtiments de première nécessité tels que l’hôpital, les urgences, la mairie. Puis on peut attribuer un seul point aux bâtiments utiles à la communauté mais non indispensables comme le Musée. Enfin on compte le nombre de bâtiments d’utilité publique créés par chaque groupe. Si enfin il y a égalité des points, on peut rajouter un élément discriminatoire comme la position des bâtiments par rapport aux quartiers d’habitation, par exemple s’ils sont près des quartiers, s’ils ont un grand parking à côté etc.

Cette approche permet de lancer un débat d’abord sur la définition et l’identification des lieux d’utilité publique ce qui permet de définir ces lieux. Par exemple, peut-on définir la salle de jeux comme d’utilité publique ? Puis on fait réfléchir aussi sur la mobilité, est-ce qu’on a prévu des accès pour les personnes à mobilité réduite etc. ? Il s’agit d’une simulation globale qui permet d’aborder de nombreux sujets, parmi lesquels les plus sensibles tels que « le lieu du culte est-il indispensable dans une communauté ? » De toute façon chaque enseignant connaît le public devant lui, donc il sait jusqu’où aller dans ce débat de classe. Enfin on peut arriver tous ensemble, en récupérant les éléments utiles de chaque groupe, à créer la ville idéale pour vivre et se déplacer. Pour terminer on peut faire réfléchir et comparer le schéma idéal créé ensemble avec l’organisation de la ville où est placée l’école ou, si l’on vit dans une grande ville, on peut prendre en compte le quartier de l’école. Ainsi, on amène les élèves à bien réfléchir sur les besoins d’une communauté, on développe en même temps l’esprit critique, on les habitue à se confronter civilement et exposer leurs propres motivations sans vouloir imposer leur point de vue personnel, etc… Dans cette approche le rôle de l’enseignant est capital, il doit suggérer, susciter les questions, orienter le débat, mais sans imposer sa volonté, au final, être un authentique modérateur professionnel !

On peut aussi fournir au préalable à la classe des documents déclencheurs qui exposent les traits caractérisant la ville du futur, ou bien l’agenda 2030 lancé par les Nations Unies qui prévoit parmi les 17 objectifs du développement durable « villes et communautés durables » ou encore des situations réelles comme cet appel du gouvernement français pour un projet d’une ville durable en Afrique.

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Cette proposition peut s’appliquer aussi en situation de didactique à distance, dans ce cas, on met à disposition des élèves un plan vide à remplir.

Ils peuvent travailler ensemble par petits groupes de trois ou quatre élèves sur un espace virtuel partagé. Dans ce cas on leur accorde une semaine pour qu’ils puissent terminer leur projet, puis tous les groupes publient leurs travaux sur l’espace partagé et à tour de rôle ils présentent rapidement leur plan. Dans cette solution, l’enseignant lance le débat quant à quelle ville idéale bâtir en prenant les meilleures propositions de chaque projet. En réalité la parole est aux élèves car ce sont eux qui expriment leur choix en le justifiant, en précisant aussi les besoins de la communauté. L’enseignant ici, comme en présentiel, joue le rôle de modérateur. Ici on a une double perspective de travail coopératif, d’abord en petit groupe au niveau créatif puis, dans la dimension élargie de la classe, le travail coopératif se réalise à travers la réflexion collective, la sélection et le choix dans le respect des opinions des autres.

Il est évident que d’autres pistes peuvent aussi être prises en compte, mais on aura l’occasion de prolonger ce sujet à travers les prochains numéros de France Mag.

Referenze iconografiche: ESB Professional/Shutterstock 

Manuela Vico

A enseigné dans différents lycées (lycée linguistique, classique, agricole et commercial). De plus elle a tenu des cours pour adultes et étudiants de la «Scuola di Amministrazione Aziendale» de Turin où elle était également responsable de l’organisation des stages en France. Elle a été aussi chargée des cours de français à la Faculté d’Économie et Commerce. Elle est parmi les membres fondateurs de l’Alliance française de Cuneo, dont elle est la présidente. Elle est formatrice et collabore avec la maison d’édition Sanoma Italie. Elle est co-auteure de manuels scolaires, parmi lesquels Quelle chance et Objectif Esabac, et de Histoire de France en poche publiés par LANG Edizioni. Elle est journaliste.