Les Incontournables: Roland Barthes

Una personalità dibattuta

Uno dei padri della semiologia, Barthes resta una personalità piuttosto difficile da definire, spesso dibattuta e in vario modo interpretata.

Déjà de son vivant Roland Barthes ne faisait pas l’unanimité, un novateur révolutionnaire pour les uns, l’auteur d’une imposture pour les autres. Voilà que lors du centenaire de sa naissance cette dichotomie s’impose à nouveau: sur le site officiel des commémorations nationales la Ministre de la culture du gouvernement français ne le signale même pas, le communiqué officiel, après avoir évoqué le centenaire de la Première Guerre mondiale, précise «Les commémorations nationales évoqueront aussi en 2015 le souvenir de François Ier et Louis XIV. C’est en effet en 1515 que débutait le règne du monarque emblématique de la Renaissance, et deux siècles plus tard, en 1715, que s’éteignait à Versailles le Roi-Soleil». Par contre Barthes se retrouve en excellente compagnie avec Jean Jaurès, De Gaulle, Sartre et l’abbé Pierre dans le texte de Sophie Chautard, Gilbert Guislain et Benoit Berthou dont le titre 100 hommes qui ont fait la France du XXe siècle: politique, économie et culture lui rend justice. Petit détail, la présence de Marie Curie dans cette liste de 100 hommes, nous pose forcément quelques problèmes.

Ce paradoxe d’évaluation, Barthes l’avait bien à l’esprit lorsqu’en écrivant son texte autobiographique Roland Barthes par Roland Barthes, à la voix «La courbe folle de l’imago» il écrit «R.P., professeur de Sorbonne, me prenait en son temps pour un imposteur. T.D., lui, me prend pour un professeur de Sorbonne». Où pour apprécier toute la force de cette opposition il faut bien retenir que Roland Barthes a enseigné au Collège de France, qui s’est toujours posé en antagoniste de la Sorbonne à partir déjà de ses origines, car il a été fondé en 1530 par François Ier pour créer un contrepoids à l’immobilisme de la Sorbonne. De plus c’est justement dans sa leçon inaugurale de la chaire de sémiologie littéraire au Collège de France, le 7 janvier 1977, que Roland Barthes exprime son idée révolutionnaire sur la langue qui l’apparente strictement à son grand ami, le philosophe Michel Foucault.

«Nous devinons alors que le pouvoir est présent dans les mécanismes les plus fins de l’échange social: non seulement dans l’État, les classes sociales, les groupes, mais encore dans les modes, les opinions courantes, les spectacles, les jeux, les sports, les informations, les relations familiales et privées, jusque dans les poussées libératrices qui essayent de le contester: j’appelle discours de pouvoir tout discours qui engendre la faute, et partant la culpabilité, de celui qui le reçoit. Certains attendent de nous, intellectuels, que nous nous agitions à tout occasion contre le Pouvoir; mais notre vraie guerre est ailleurs; elle est contre les pouvoirs, et ce n’est pas là un combat facile: car, pluriel dans l’espace social, le pouvoir est, symétriquement, perpétuel dans le temps historique: chassé, extenué ici, il reparaît là; il ne dépérit jamais: faites une révolution pour le détruire, il va aussitôt revivre, rebourgeonner dans le nouvel état des choses. […] Cet objet en quoi s’inscrit le pouvoir, de toute éternité humaine, c’est: le langage - ou pour être plus précis, son expression obligée: la langue».

Tâche ardue sinon impossible celle de fixer la personnalité de Roland Barthes en donnant une définition exhaustive. À ce propos une étude intéressante de Mme Sachi Kobayashi offre une explication de ce personnage énigmatique qui a traversé le XXe siècle en laissant la trace d’une pensée originale à la recherche toujours des causes qui façonnent le style des écrivains d’un côté et le comportement des individus dans la société de l’autre, en partant toujours d’une quête subjective. La clé de cette double image qu’il donne de lui: théoricien de la sémiologie littéraire du texte et amateur édoniste qui ne parle que de ses plaisirs nonchalants est à rechercher dans la séparation de deux rôles opposés: celui du critique qui nourrit ses œuvres de la lecture approfondie des textes et de l’autre l’écrivain, celui qui se pose en artiste créateur d’une écriture et d’un style innovants. À témoignage de cette thèse l’évolution des dernières années lorsqu’il s’intéresse tout particulièrement à la photographie et au dessin. Pour éclairer cet aspect de son parcours, la BNF a présenté cet été une expo Les écritures de Roland Barthes. De plus à l’occasion du centenaire de sa naissance Tiphaine Samoyault a publié une monumentale biographie de l’auteur, tandis que Chantal Thomas a rédigé le texte pour le documentaire Le théâtre du langage diffusé par Arte. Enfin parmi les derniers ouvrages sur Barthes qui viennent de sortir pour les célébrations on compte Philippe Sollers avec L’amitié de Roland Barthes, Seuil, et Éric Marty avec un album Roland Barthes. Inédits, correspondances et varia, Seuil. Voilà un site aussi, à consulter, parmi tant d’autres. Enfin on conseille la relecture de textes fragmentés dont certaines parties pourraient plaire aussi à des élèves de 16-18 ans comme Fragments d’un discours amoureux ou L’empire des signes.

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Manuela Vico

a enseigné dans différents lycées (lycée linguistique, classique, agricole et commercial). De plus elle a tenu des cours pour adultes et étudiants de la «Scuola di Amministrazione Aziendale» de Turin où elle était également responsable de l’organisation des stages en France. Elle a été aussi chargée des cours de français à la Faculté d’Économie et Commerce. Elle est parmi les membres fondateurs de l’Alliance française de Cuneo, dont elle est la présidente. Elle est formatrice et collabore avec la maison d’édition Sanoma Italie. Elle est co-auteure de manuels scolaires, parmi lesquels Quelle chance et Objectif Esabac, et de Histoire de France en poche publiés par LANG Edizioni. Elle est journaliste.